Tranquille ... [PV Eliott Norels]

Un après-midi plutôt mauvais enveloppait le pensionnat, la pluie tombait en trombe et l'automne se faisait clairement ressentir dans la région en raison de la chute libre de la température. Tout le monde en était dérangé sauf une personne à qui se temps était égal. Tout ce qu'elle voulait : se retrouver seul pour pouvoir se détendre ou alors retrouver certaines de ses connaissances afin de les enquiquiner un peu. Finalement la première solution était de choix pour un certain Akabane Kurôdo.

Le calme, la tranquillité, le silence. Voilà se dont avait besoin le jeune homme qui venait d'entrer dans la bibliothèque de l'établissement.
A peine eut-il franchi le porche qu'il lança son manteau et son chapeau sur le premier fauteuil qu'il trouva. Il resta devant les étagères à réfléchir à un ouvrage qu'il n'avait pas encore lu.

En effet, le professeur venait souvent en cet endroit pendant son temps libre. Les livres étaient tous rangés et aucun ne dépassait de l'étagère, tout ici était à apparenté au bibliothèque que l'on trouve souvent dans les musées ou encore dans les bibliothèque les plus connues. Effectivement, la bibliothèque du pensionnat possédait une collection faramineuse. Passant par les auteurs les plus connus aux autres dont les romans se seraient trouvés intéressants.
C'était donc une très riche collection qui s'offrait aux yeux améthyste d' Akabane. Il glissa ses doigts sur les cottes des livres, survolant les auteurs et les titres afin de trouver un de ses rares ouvrages qu'il n'aurait pas lu en entier ... ou bien tout simplement rangé après avoir feuilleté quelques pages ne lui ayant pas plut.

Après avoir énumérer quelques livres qui, pour lui, n'étaient pas de très bon goût, il se décida enfin à prendre une encyclopédie. Enfin un sujet qui lui plaisait : la biologie, plus particulièrement les dissections.

Il s'assit alors bien à l'aise dans le fauteuil qu'il s'était réservé après avoir été pendre son manteau et son chapeau fendu au crochet d'un porte-manteau caché dans un coin de la pièce. Il glissa dans l'index, inspectant le titre de chaque rubriques avant de se reporter à une page précise.

Il sourit comme un bien heureux à la vue des instruments médicaux ainsi qu'aux photographies illustrant ce passage appelé : greffe de foi. Il sortit discrètement un scalpel dont il glissa la lame entre deux de ses doigts gantés avant de le rentrer subitement à l'entente de pas résonnant dans le couloir, son lui arrachant un léger grognement.

Il ferma les yeux, écoutant les sons se rapprocher serrant les poings et la mâchoire. Qui était-ce ? La porte s'ouvrit légèrement et doucement et un jeune homme brun fit son apparition. Akabane ne le connaissait pas encore et ce dernier semblait plutôt surpris d'être en sa compagnie. Se serait-il attendu à trouver un professeur, qui d'après sa réputation était totalement fou hors de ses cours ?
Fou ... Oh .. ça il l'était mais il se contenait et gardait le plus souvent son sérieux. Seul les crise de colère lui faisait totalement perdre la tête et devenir ... plus ou moins dangereux. Mais bon ... tout élève doté de bon sens ne dérangerait pas autant un professeur, du moins, traditionnellement.

Quel temps de chien. La journée pluvieuse ne pouvait se résumer autrement, et quoi de plus chiant que de devoir étudier. C'est d'un pas lent que Eliott se dirigea vers la bibliothèque, trainant des pieds comme un condamné à mort. Les couloirs n'étaient pas très fréquentés à cette heure-ci, il faut dire que la majorité des élèves étaient encore en cours. Il posa doucement sa main sur la poignée avant d'ouvrir la porte lentement. Vide. Le jeune garçon referma la porte derrière lui et s'avanca dans la pièce, seul un professeur était présent et celui-ci le dévisageait. Il lui adressa tout de même un simple bonjour, politesse oblige.

*Il a vu un mort ou quoi ?* pensa t-il avant de se rendre aux étagères d'ouvrages philosophiques.

Non pas que la présence d'un professeur le dérangeait, mais il avait mieux à faire que de bavarder. Les études, et toujours les études. Son seul moyen de rester dans ce pensionnat, donc loin de la demeure familiale. Eliott détacha de sa chemise ses lunettes de vue, les posa sur son nez et laissa ses doigts filer sur les couvertures épaisses, cherchant un livre qui pourrait lui être utile pour son devoir.
Il repensa un instant au professeur. Oui, il l'avait déjà vu dans la salle des professeurs et il n'en semblait pas moins sombre à l'époque. De plus, il avait bien vu le livre qu'il feuilletait. Un livre de dissection ? A croire qu'il tournait pas rond ce mec.

A trop avoir la tête dans les nuages, le gros ouvrage qu'il s'apprêtait à prendre lui glissa des mains pour s'écraser lourdement sur sa tête avant de retomber au sol.

"Aoutch !" jura t-il.

Eliott jeta un regard noir à la grosse couverture de cuir noir en se frottant doucement le crâne.

Le jeune professeur après avoir répondu au bonjour aussi simplement qu'il lui fut parvenu aux oreilles continua de feuilleter le livre dans la partie "Chirurgie", ignorant le jeune homme, le laissant faire ce qu'il voulait, après tout, il n'était pas bibliothécaire donc n'avait pas à rester derrière les autres, bien que son statut de professeur lui en aie permit le droit.
Il se remit à la lecture du bouquin, laissant parfois un léger sourire animer son visage plutôt pâle et inexpressif.

Cependant il releva brusquement la tête en entendant le jeune inconnu exprimer une plainte douloureuse.

- Tout va bien ?

Il dissimula un sourire en coin en un pincement de lèvres discret et ferma doucement le livre avant de pencher délicatement la tête sur le côté. Son interlocuteur semblait assez gauche, ce n'était qu'un aperçu mais Akabane était certain qu'il n'était pas vraiment dégourdi.
Il garda pour lui l'envie d'envoyer une réflexion désagréable et se racla doucement la gorge, ne relâchant pas le regard du jeune homme, plongeant ses yeux mauves dans ceux du jeune homme par un regard profond et clairvoyant. Un éclair capta en une fraction de seconde son regard perçant. Ce temps de chien ne s'améliorerait pas dans la journée. Dommage.
Quelques seconde après, un coup de tonnerre raisonna sur la petite ville de Nevilaer. Les éclairs se dessinaient a intervalles réguliers, le ciel s'était assombri et il faisait très sombre à l'extérieur.
*Pourvu que le système électrique ne lâche pas ....*

Il ferma doucement les yeux avant de les réouvrir et de sourire doucement au jeune homme. Les bonnes manières l'y obligeait :

- Je suis Akabane Kurôdo, professeur d'éducation sexuelle dans cet établissement. Enchanté.

"Enchanté", tout dépendait du point de vue de la personne à qui le brun envoyait ces mots. Il semblerait qu'ici il soit relativement sincère, pour une fois ....

- "Je suis Akabane Kurôdo, professeur d'éducation sexuelle dans cet établissement. Enchanté."

*Professeur d'education sexuelle ? Mais c'est quoi cette école ?* pensa t-il. *Allons Eliott, ne joue pas la chochote, le sexe c'est bien mais personne n'a besoin de te l'apprendre.*

Le jeune garçon se reprit rapidement et décida de se présenter à son tour. D'autant plus que ce n'était pas le moment de se faire passer pour un voyou auprès des professeurs, si jeunes soient-ils.

"Oui, tout va bien je vous remercie. Eliott Norels, le plaisir est partagé."

A ces mots il s'accroupi et ramassa le gros ouvrage tombé au sol. Heureusement, celui-ci n'était pas abîmé. La lumière clignotait brutalement, accompagnait les grondements de tonnerre qui raisonnaient au loin. La pluie cognait fort contre les carreaux des grandes vitres, on aurait presque cru qu'elle pourrait les briser.
Et ce qui devait arriver, arriva. Dans un ultime grondement, la lumière disparue brutalement.

*Et meeerde... Il ne manquait plus que ça.* pensa Eliott, les yeux rivés nerveusement sur le grand lustre désormais éteint.

Et la situation, au vue du ciel, ne semblait pas aller pour s'arranger.


[ Désolé, c'est vraiment court... C'est toujours un peu dur au début je trouve. Encore désolé. é__è ]

La salle se retrouva en une fraction de seconde plongée dans l'obscurité. La bibliothèque avait un apparence beaucoup moins chaleureuse une fois le lustre éteint. Dirait-on quasiment fantomatique.
Elle était parfois assaillie par la lueur éphémère d'un éclair, lumière éblouissante et affolante que bien des êtres redoutaient.
Le vent claquait contre les battants des volets, on pouvait facilement l'entendre hurler aux alentour de l'établissement.

Le professeur soupira et glissa en un murmure.

- Le temps ne facilitera en rien cette période pénible de l'année.

En effet, les examens d'évaluations allaient commencer, tout les professeurs seraient débordés sauf lui. Qui aurait-idée de faire passer un contrôle d'évaluation des connaissance en matière d'éducation sexuelle ?
Il se rassit convenablement, il ne paniquait en rien dans le noir, il avait l'habitude, plusieurs fois il s'était retrouvé avec des types plus où moins costauds dans des endroits louches ...
Il ne pensait même plus au calme qu'il recherchait, c'était peine perdu : tout ces espoirs de jouir de pages sanglantes s'étaient envolés.

Il resta muet pendant un long moment, ne brisant pas le silence qu'il devinait pesant pour son interlocuteur.
Il aimait ça, il était satisfait tout en étant énervé par la situation. Une chose l'agacerait plus que tout : le fait que le jeune homme aie peur de l'orage.