fin de journée au calme...{Pv Théodore}

Après une journée sans histoire, ou quasiment, Yami avait décidé de se reposer. Il avait choisi le bord du lac, endroit magnifique qui l'aidait a réfléchir, composer,et surtout a se calmer. De plus, le beau temps était au rendez vous, ce qui était encore mieux.
Yami s'était mis contre un arbre, a deux ou trois mètres du bord, guitare en mains. Il portait une de ses habituelles chemise noire, manches retroussées juste au dessus du coude,une cravate bleue et fine, légèrement desserrée un slim gris foncé, et des chaussures en toile, noires et déchirées.
Il jouait ce qui lui passait par la tête, fredonnait d'une voix douce, et ne faisait guère attention à ce qui l'entourait. Après avoir joué un de ses morceaux fétiche, Yami posa sa guitare, enleva ses chaussures et alla se tremper les pieds.

Il poussa un soupir de soulagement au contact de l'eau fraîche,même si il ne faisait pas chaud, ça le détendait de mouiller ses pieds.

Qui aurait cru que l’on était en automne, que les arbres se vidaient de leurs feuilles et que l’encre mouillait de nouveau les cahiers ? Qui l’aurait cru par cette magnifique journée ensoleillée, journée que Théodore abhorrait car elle rendait son teint opalin dans les tons cuivrés. Lui qui passait tant de temps à conserver sa peau d’enfant des pays du nord. Tout cela le laissait sans voix. Qui avait-il de si agréable à griller sous l’astre brûlant comme une vulgaire biscotte, hm ? Il était tellement vexé qu’il décida de sortir, rien que pour importuner le soleil. Il passa la porte de sa chambre, vêtu simplement d’une chemise blanche, d’une cravate multicolore et d’un kilt flamboyant. Le jeune homme s’empara d’un étrange instrument qui somnolait sur ses valises pas encore déballées. Il venait à peine d’obtenir sa chambre et, déjà, il ne supportait pas d’y rester. Il déambula silencieusement dans les couloirs, pour la plupart vides puisque les élèves vaquaient tous dehors, dans l’immense parc verdoyant. Finalement, lorsqu’il descendit les marches qui menaient à l’allée centrale, un sourire radieux déchira son visage blanc, élégamment dissimulé sous une ombrelle. C’est un truc de fille ! Oui, et alors ? Au moins, ça le protégeait ! Cependant, il se rendit le plus vite possible dans un coin plus ombrageux, là où sa peau ne craignait rien. Théodore jeta alors son dévolu sur le lac. Une vaste ondée cristalline bordée par de nombreux végétaux divers et variés. Un paysage de rêve me diriez-vous. Mais peu importait ce qui l’entourait ; ce que souhaitait Théo s’était joué de la musique. Cela le calmerait peut-être. En effet, le jeune homme qui faisait crissé ses Doc Marten’s rouge à carreaux sur le gravier et qui affichait un sourire complètement béat, était un garçon contrarié. Pour quelles raisons ? Ne croyez quand même pas qu’il allait vous le dire.



Bagwell déboucha enfin dans la clairière. A première vue, il n’y avait pas grand monde. Il ne s’en occupa pas plus que ça. Il installa l’instrument insolite sous son bras et souffla délicatement dans l’interstice prévu à cet effet. Un son strident et majestueux, une seule note continue, qui s’envolait au plus haut des cieux perça l’air brûlant. L’instrument dont jouait allègrement bien Théodore n’était autre qu’une cornemuse, typique du royaume écossais. En temps normal, une personne anodine qui tenterait de jouer un accord, ou ne serait-ce qu’une note n’arrivait qu’à émettre le son d’un cochon que l’on égorge. Or, Teddy, lui, la pratiquait depuis son plus jeune âge. Et on pouvait actuellement évaluer les conséquences. Une musique discordante aux premiers abords mais qui, avec un peu plus d’écoute, se transformait en mélodie légendaire des landes écossaises. On se croyait transporté dans ce pays du nord, nid de tellement de contes et de mémoires.



Le vent souffla dans les arbres et des feuilles, vieillies par l’automne, s’envolèrent facétieusement autour du jeune homme. Silencieuses, elles mourraient, sur le sol, s’épanouissant en mille artifices. Certaines personnes encore présentes se retirèrent, de peur de déranger, ou elles-mêmes dérangées par cette complainte authentique. Il restait maintenant, seulement Théodore toujours pendu à son instrument et un jeune homme, les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages que le jeune blondinet remarqua avec concupiscence. Il déposa la cornemuse sur la toile de velours noire qui la bardait et se faufila à hauteur de l’inconnu. Théo avait quitté son air mélancolique teinté de flegme pour arborer un faciès espiègle et plein de célérité qui lui seyait si bien, dans ces moments-là, de première approche ...



-« Hellow ... » lui glissa-t-il d’un souffle au creux de l’oreille, comme une brise légère de ce vent, digne d’un été. Saison que Teddy maudissait ...

Les pensées de Yami vagabondaient, se laissaient emporter par le vent...
Lui, tête levée vers cette étoile maudite appelée Soleil, rêvait. Cette étoile qui donnait la lumière, et qui créait aussi l'ombre. Ombre qu'il affectionnait particulièrement.
Il frissonna un peu au bout d'un moment, trouvant l'eau du lac un peu froide, ce fut au moment ou il retira ses pieds de l'eau que quelqu'un lui glissa un mot qu'il ne comprit pas. Cette apparition surprise eu pour effet de le faire sursauter....et de le faire tomber dans l'eau. Cela termina de le réveiller complètement.
Ce ne fut qu'une fois sous l'eau qu'il commença à s'agiter, sa chemise était déjà imbibée d'eau, et son pantalon l'était sûrement, avec tout ce liquide autour de lui il ne se rendait pas compte. Il agita violemment ses bras et ses jambes,ce qui rendit l'eau trouble.

Le pire c'est qu'il ne se rendait même pas compte à quel point il se rendait ridicule. Finalement, il finit par émerger,trempé de la tête au pied. Il reprit son souffle violemment et posa sa tête sur le rebord du lac. Après plusieurs minutes, il sortir complètement de l'eau et regarda ses habits, dépité: Il était vraiment trempé, il se demandait même si il pourrait remettre ses vêtements un jour.

Il se rappela soudainement la raison de son "plongeon", il chercha des yeux la personne qui était en cause, et aperçut un jeune homme, ce qui n'était pas très étonnant. Ce qui l'était un peu plus c'était ses cheveux blonds (*O*) et ses vêtements. Le jeune blond portait une chemise blanche, une cravate et une sorte de jupe, qui d'après ses souvenirs, s'appelait un Kilt.

Malgré sa noyade, il afficha quand même un grand sourire, autant être agréable avec les gens qu'on ne connaissaient pas trop.

"Je...euh...désolé d'avoir...."plongé", ce n'était pas vraiment prévu"

Théodore regardait sans aucune réaction apparente le jeune inconnu tomber dans l’eau. Les coins de ses lèvres s’étaient baissés, comme s’il avait été déçu de cette réaction de surprise, trop importante à son avis. Ses sourcils finement taillés à l’européenne s’élevèrent, comme s’ils souhaitaient toucher le ciel et il resta là, les bras croisés, une jambe au repos, à dévisager le pauvre jeune homme qui se débattait vainement dans l’eau. En aucun cas il n’aurait son gé à l’aider. Pourquoi ? Simple était d’esprit égoïste. Théo était égocentrique comme personne. En parlant de Personne, où était-il celui-là ? Il aurait dû depuis déjà un moment faire la morale à ...

*Bah alors, tu ne vas pas venir en aide à ton petit camarade ?* Pas besoin, il s’en sort très bien tout seul ... Regarde il se relève. *T’es vraiment irrécupérable, gamin. Allez parle-lui, tu te feras peut-être un ami, pour changer.* La ferme, c’est ce que je comptais faire ! Ne me dicte pas mes actes, je suis assez grand pour le faire tout seul ! *Grand ? Alors pourquoi t’obstines-tu à porter d’énormes chaussures à semelles renforcées ?* Grrr ... Dégage saleté !

Lorsque le pauvre noyé se hissa de nouveau sur la terre ferme, Théodore posa une de ses mains gantées de rouge sur sa hanche et déposa un regard concupiscent sur les vêtements trempés de l’inconnu. Puis ses yeux lapis-lazuli remontèrent avec envie jusqu’à son visage et une lumière éclaira ses pupilles. Le garçon s’excusa avec ferveur. Bagwell agita son autre main, fouettant en brassées élégantes l’air chaud, comme s’il eût souhaité chasser ces paroles. Un sourire et une langue percée léchèrent ses lèvres sèches.

-« Y a pas de soucis. »

C’est tout. Tout ? Rien de plus ? Même pas une petite excuse car c’était quand même de sa faute, à Théodore, s’il s’était retrouvé tout mouillé. Masi ce genre de paroles ne traversait jamais l’esprit du blondinet qui se contentait d’assister à la scène, spectateur de fortune à un clown triste ...

-« Tu devrais sécher relativement vite avec cette chaleur ... »

Il agita de nouveau sa main, s’en servant comme d’un éventail, faisant voleter quelques mèches blondes éparses sur son visage blanc.

Le spectateur ne bougeait pas, attendant, non sans impatience, la suite de ce spectacle qu’offrait ce clown triste et souriant ...